Comparution immédiate : les 2 prévenus diagnostiqués « schizophrènes. »


Les deux individus qui comparaissaient ce lundi, l’un pour vol, l’autre pour violences volontaires, avaient été déclarés « schizophrènes » à l’issue d’expertises psychiatriques. L’altération du discernement avait été retenue pour les deux prévenus. Le premier a été condamné à six mois de prison dont trois mois avec sursis. Le second a écopé de huit mois de prison dont 4 avec sursis.

Le premier individu jugé ce lundi en comparution immédiate était poursuivi pour des violences commises sur un surveillant de Nuutania. Le 14 décembre dernier, le prévenu, âgé de 26 ans, avait refusé de regagner sa cellule, expliquant qu’il souhaitait « changer de bâtiment. » Il avait alors porté des coups à l’un des gardiens qui tentait de le contrôler.

Lors d’une première comparution, l’affaire avait été renvoyée dans l’attente d’une expertise psychiatrique. Cette dernière, réalisée entretemps, a été lue par le président du tribunal ce lundi. Elle a permis de mieux cerner le comportement du prévenu qui souffre de « psychose chronique ancienne, hallucinations acoustiques et verbales » et dont le spécialiste dit qu’il présente un risque de récidive « important. »

A la barre du tribunal, le jeune homme, déjà condamné à sept reprises, a expliqué ne pas vraiment se souvenir de la scène. Après que le procureur de la République, invoquant la « personnalité » du prévenu, ait requis six mois de prison ferme, le conseil de la défense a pris la parole. Se référant à la pathologie de son client, l’avocate a exprimé son désaccord : « sa place n’est pas en prison mais à l’hôpital avec un suivi médical. Les centres pénitentiaires ne sont pas faits pour récupérer des malades. » l’homme a finalement été condamné à 8 mois de prison dont 4 avec sursis, mise à l’épreuve pendant 2 ans et maintien en détention.


troubles du comportement

La seconde affaire jugée ensuite présentait de nombreuses similarités avec le premier dossier. Le prévenu, âgé de 40 ans, était poursuivi pour le vol d’un décodeur dans un immeuble de Faa’a. Le jour des faits, les forces de l’ordre avaient été contactées par l’employée d’un cabinet médical qui avait trouvé l’individu « assis dans l’entrée, avec tous les placards ouverts autour de lui. » Face aux enquêteurs, l’homme avait indiqué qu’il volait « pour manger.» A l’issue de son expertise, le psychiatre avait conclu que le prévenu était, lui aussi, atteint d’une « psychose chronique » et d’hallucinations acoustiques et verbales et qu’il souffrait de « troubles du comportement depuis son plus jeune âge. »

Le procureur de la République a requis 6 mois de prison à l’encontre du prévenu. Se basant sur l’expertise psychiatrique, le représentant du ministère public a estimé que l’individu ne subissait pas d’hallucinations au moment des faits. Le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison dont 3 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans.

Tout comme lors de sa précédente plaidoirie, l’avocate de la défense a évoqué l’état psychiatrique de son client : « c’est le même profil ! Ces gens se retrouvent en prison alors qu’ils n’ont rien à y faire. Avec ces deux cas très lourds, je dois dire que c’est une triste audience. »

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 26 Février 2018 à 17:18 | Lu 2338 fois